Bonjour à tous :-)

 

On lit ça et là que la situation est "chaude" en Tunisie .....

 

Je m'insurge en faux ......

 

 

En fait, CA CAILLE A MORT EN CE MOMENT !!!!!!!!!

 

La preuve, une photo des dunes gelées ci dessous.

 

Une excellente occasion de se sentir le meilleur pilote des sables du monde !

 

Pour la suite, un point sur la situation (qui est bonne, même meilleure, la zone à autorisation a été allégée) à venir, le temps qu'on rentre complètement ......

in challah!!!

 

Pour rouler sur du sable gelé ça doit être super

Je ne vois pas de neige....

Alors voilà, de retour après avoir trié les documents, surtout les fichiers traces sur lesquels je ne suis pas encore très bien organisé ...

 

Il s’agit donc d’une petite virée tranquille d’une semaine en Tunisie. Nous avions décidé de partir en amoureux, donc seuls, donc pas de grands sables pour ce coup ci histoire de ne pas prendre de risques (c’est pourtant pas l’envie qui a manquée …..). Nous cherchions surtout à voir les coins que nous ne connaissions pas (Tunisie SE) ou de nouveaux coins dans les régions que nous connaissons. Pas de plan « star wars » ou autres attractions du genre, mais plutôt de jolis coins de nature et la Tunisie traditionnelle. A part une piste vraiment mortelle (Ksar Ghilane -> Chenini), ce sont des trajets assez faciles, au pire qui secouent dur mais sans plus, accessibles pour un 4X4 seul avec des pneus mud et de bons amortisseurs. Couverture téléphone portable presque partout, mais nous avons quand même une petite balise de détresse pour une éventuelle situation dramatique.

 

Dans les posts qui suivront, vous trouverez des trajets et des points de chutes avec les prix.

Les itinéraires sont consultables et téléchargeables à l’adresse suivante (dommage qu’on ne puisse pas charger des fichiers KML directement sur le forum) :

 

http://fr.wikiloc.com/wikiloc/user.do?name=Nicofrey

 

Je dispose également d’un fichier KML de travail pour le Tunisie SE avec beaucoup de pistes potentielles mais non validées (impossible de le charger sur Wikiloc, trop compliqué), un peu bordélique, mais que j’envoie à qui en fait la demande par message

 

Et avant toute chose histoire d’évacuer le sujet, un point sur la situation en Tunisie.

Cela ne surprendra personne de dire que la Tunisie connait actuellement une certaine « agitation sociale » ... Celle-ci est surtout concentrée dans le bassin minier de Gafsa (Redeyef, Mettlaoui, ...), dans les régions du centre comme Kasserine et Sidi Bouzig, dans les petits villages du Nord entre Tabarka et Bizerte, et plus généralement ... dans tout le reste du pays dès que quelqu’un n’est pas content et organise un « sit-in » (mot très à la mode en ce moment) !!!!! La Tunisie est actuellement le pays champion du monde du « sit-in » !!

 

Cela étant, nous, en tant que touristes et plus généralement en tant qu’étrangers, ne sommes absolument pas associés à cette agitation. En d’autres termes, les tunisiens règlent leurs problèmes entre eux, entendent bien que personne d’extérieur ne vienne s’en mêler mais dans le même esprit ne comptent y mêler personne d’extérieur.

 

Il en résulte que l’on peut se promener tranquillement en Tunisie sans être nullement inquiété, et en rencontrant toujours la même gentillesse qui a toujours existé chez les tunisiens. A part dans les régions précitées, on peut bivouaquer sans problème, surtout dès le début du Sahara. Les touristes commencent à revenir, et on a même rencontré des campings car. Le seul désagrément que l’on peut rencontrer, c’est de tomber sur une manif et donc un barrage (nous en avons eu un à Mareth en remontant). Hé bien il suffit d’en faire le tour à distance, c'est-à-dire de suivre en général les tunisiens qui font le tour eux même. Nous avons des 4X4 et des gps, ce n’est pas très dur pour nous. Un ami remontait de Tozeur la semaine dernière avec son toy, quand il est tombé sur un barrage à Gafsa. Quand les manifestants on vu ses plaques françaises, ils lui ont gentiment fait traverser le barrage en l’escortant ....

 

La seule règle de prudence, valable dans tous les pays au monde, est de s’éloigner si un attroupement se forme. C’est tout, et c’est tout aussi valable à Paris, Londres, Madrid, ... Bref partout.

 

La zone à réglementation « légère » du Sahara s’est pas mal assouplie, et les militaires se contentent de vérifier qu’on ne va pas faire l’andouille dans le désert. Les lacs d’El Borma sont maintenant passés dans la zone légère, seule la bande des 30 kms à la frontière est toujours en exclusion (disons, en principe ...). Par contre la zone sous El Borma est toujours à réglementation lourde, et franchement sans rentrer dans le détail, ça se comprend, et ça nous laisse quand même un terrain de jeu considérable.

 

Le seul danger qui existe pour nous en Tunisie actuellement, c’est de prendre la route Gabes -> Sfax. Les conducteurs sont des malades, c’est plein de libyens qui font n’importe quoi, et ça énerve les tunisiens qui font encore plus n’importe quoi si bien qu’au final et à force de jouer au c.. on se demande qui l’est le plus sans pouvoir départager les uns ou les autres ! Si vous prenez cette route, soyez très prudent ....

 

Pour le reste, les dangereux salafistes, les terribles terroristes d’Aqmi, ou les méchants bandits qui t’attendent au premier virage, laissez tomber toutes ces conneries, c’est de la mauvaise soupe servie par JP Pernault au journal de TF1 à destination d’esprits ramollos, il n’y a rien de tout ça ici ....

 

Alors maintenant on arrête la télé, et on va sur le terrain pour voir de soi même ce qu’est la vraie Tunisie :-)

Et justement en parlant de Gafsa, c’est ici que ça commence !

 

Le chott El Jédrid avec ses attractions à touristes, on en avait un peu marre, on avait décidé de changer de route

Bien nous en a pris, puisqu’en qu’en passant par El Guettar, où commencent les belles oasis sahariennes, on peut passer par une petite route goudronnée, qui après avoir traversé le Jbel, coupe le chott à son extrémité pour rejoindre Kebili et la route de Douz.

 

Cette route est très jolie et nous a bien plu, elle combine la beauté du chott avec celle des montagnes, bien moins monotone que la route de Tozeur.

On arrive en soirée à Douz (le 12 ! On l’a pas fait exprès ... !) où nous rejoignons l’hôtel Sahara (à ne pas confondre avec le Saharien Paradise, aux prestations médiocres). Chambre double en demi pension pour moins de 30 euros par personne, c’est tout à fait correcte pour un 4* qui les vaut bien et ça vaut pas le coup d’aller au camping (surtout que ça caille la nuit).

 

http://www.saharadouz.com/fr/apercu.php

 

Le lendemain matin, nous passons voir nos amis de Douz pour prendre la température du coin. J’aime de plus en plus Douz, surtout maintenant qu’il y a moins de touristes. Les habitants prennent la crise du tourisme avec fatalité (l’éternel « mektoub » ...) et sont toujours aussi joyeux et accueillants, surtout dès qu’on parle quelques mots de tunisiens, ce qui a le don de les faire rire encore plus .... On se sent vraiment bien à Douz ……

Donc nous repartons le 13 de Douz (oui, je sais, c’est lourd ...) et nous sommes attendu le soir au campement Zmela.

 

Je suis impatient de faire ce trajet, car j’avais repéré sur GE un coin peu connu : Borj Zomitt.

 

On n’a pas été déçu ...

 

On prend d’abord la route de Ksar Ghilane par le goudron (les plus intégristes peuvent tout faire par la piste, c’est assez facile), et on quitte le bitume juste avant le café Tarzan (quel drôle de nom !) pour se diriger vers les collines. La piste est assez facile, avec passage de sable par endroit et un peu de fech fech (on adore le bruit des pneus dans le fech fech ....).

Au loin petit à petit se dessine le Borj Zomitt sur une colline bordée d’un petit oasis de tamaris, pas très loin de la bordure de l’erg. On s’arrête avant et on prend les jumelles pour repérer le coin. Houlà, une silhouette se dessine sur le fort, serait-ce un dangereux salafiste assoiffé de sang qui va nous dépouiller, nous violer et nous égorger (dans le désordre ou dans l’ordre) ?

Borj Zomitt est un ancien fort en ruine sur une petite butte, entouré d’un oasis en bordure d’un oued, et c’est un coin génial pour un bivouac, il y a du bois à gogo, et de l’eau (plusieurs puits sur le site et à proximité). On flashe à mort tout de suite pour le coin.

La silhouette aperçue de loin n’est autre que Mohamed, un chamelier qui fait paitre son troupeau (une centaine de dromadaires, quand même) dans le coin de novembre à mars. D’après lui, jamais personne que des locaux ne passe par ici.

 

La rencontre avec Mohamed est géniale. Il nous explique beaucoup de chose sur les dromadaires. Un petit vient juste de naitre 10 minutes avant qu’on arrive, pas encore capable de tenir sur ses pattes. Si on était arrivé ¼ d’heure plus tôt, on aurait pu aider Mohamed à le mettre au monde.

La mère souffle un peu plus, elle attendra d’avoir expulsé le placenta avant de venir faire la toilette de son petit.

On pique nique avec Mohamed, qui nous offre du lait de chamelle, et nous lui offrons quelques fruits (le pâté, bizarrement, il n’en voudra pas ...). On se sent vraiment bien ici .... Mohamed nous montre une chamelle prête à mettre bas dans les 2 ou 3 heures qui suivent. Si on a envie de rester pour l’aider ... Arggghh, nous sommes attendus à Zmela, nous ne pouvons pas leur faire faux bond, mais ce n’est pas l’envie qui nous manque de rester dormir là ce soir !

 

Accessoirement, c’est un très bon site de fossiles, qu’on laisse sur place bien sur.

On repart donc à regret, et on reprend la piste pour ressortir sur le bitume après la raffinerie. Un 40aine de kms de goudron, et on arrive à Ksar Ghilane, totalement déserte de touristes (quand on a connu Ksar Ghilane avant la révolution, ou bien à la période des fous furieux de l’Optic 2000, ça fait drôle ....).

 

Puis c’est la mauvaise piste de Zmela, très caillouteuse (je déteste cette piste, la prochaine fois je longe l’erg !), avec le soleil dans la figure ce qui fait qu’on ne voit même plus la piste et on se rallonge.

 

On arrive à Zmela à la nuit, il fait un froid de canard ! On n’arrive pas à décoller du feu qui sert à faire le pain, pour aller manger ....

Zmela, autant le dire tout de suite, on adore. Le cadre est magnifique au pied de l’erg, c’est très propre, l’accueil est excellent et la nourriture très bonne.

 

Un peu cher (en regard de ce que l’on trouve en Tunisie), 20 euros par personne en demi pension avec la tente et son lit confortable (et ses tonnes de couvertures !), mais c’est quand même une bonne adresse.

 

http://www.libre-espace-voyages.com/Zmela-Lebrissa,139.html

 

Nous passons une nuit glaciale, mais avec le plaisir du spectacle des dunes blanches au petit matin. C’est une expérience un peu dure, mais belle.

Pour la suite du programme, il était prévu de passer quelques nuits encore à Zmela, ne serait-ce que pour aller monter à cheval de Ksar Ghilane au fort romain dans le coucher du soleil.

 

Et merde, le téléphone se met quand même à capter (à Zmela, on est à l’extrême limite), et notre plus gros client nous envoie un sms de détresse afin qu’on le rappelle de toute urgence. En montant un peu sur l’erg on capte de quoi faire une communication à peu près correcte, et il nous apprend qu’il a choppé une de ses plus grosses affaires et qu’il veut qu’on lui fasse un devis en urgence. Il nous faut internet.

 

On repart pour Ksar Ghilane et on s’arrête sans trop d’illusion au Pan Sea, qui bien sur n’a pas internet. De toute façon c’est tant mieux, le relai a changé de proprio, et c’est maintenant 220 euros qu’il faut débourser à 2 en demi-pension, tout ça pour une bouffe infecte ! Non négociable, alors qu’il n’y a personne (tu m’étonnes) ! C’est un scandale, les tunisiens de l’oasis se marrent et devinent sans problème pourquoi on tourne les talons si vite : ils n’attendent qu’une chose, c’est que le relai dépose le bilan pour qu’un proprio plus raisonnable reprenne le relai et que les touristes reviennent, car cette situation leur fait du tort.

 

Donc finalement on retourne au Sahara de Douz, pour régler nos affaires. Exit le cheval et la visite au campement de Aïn Essbat (campement situé à une dizaine de kms sous Zmela), ce sera pour une autre fois.

Donc on a réglé nos petites affaires à Douz, et on repart. Il est prévu de rejoindre Chenini par la piste sous Ksar Ghilane, qui traverse le plateau du Dahar, vaste plaine de reg.

 

Ca s’est pas vraiment passé comme prévu ....

On quitte Douz cette fois par le bitume en totalité jusqu’à Ksar Ghilane pour ne pas perdre de temps. Contrôle au poste militaire du carrefour de Ksar Ghilane, on donne notre intention d’itinéraire au militaire, et celui-ci fait le tour du 4X4 pour inspection. Rien que ça, ça aurait nous mettre la puce à l’oreille, il faut toujours faire confiance aux locaux ....

 

L’équipement du Patrol lui paraissant satisfaisant, il nous accorde le passage : « bonne chance » !

Encore quelques kilomètres de goudron, puis cela devient la piste d’El Borma. On arrive au carrefour de la piste vers l’Est et en avant. On est content de faire cette traversée du plateau, passer de l’erg aux montagnes par le reg, c’est un paysage magnifique.

 

On nous avait dit que cette piste était dure, elle n’est pas dure, elle est mortelle !! Une très mauvaise piste caillouteuse avec une tôle ondulée infecte ! Au bout de 10 mn, on ne suit plus la piste, tant on a peur de tout casser.

 

Ben ça n’a pas raté.

 

Après 20 kms de ce traitement, je regarde la jauge GO qui a subitement plongé vers le rouge (alors qu’on avait fait le plein à Douz avant de partir), et c’est à ce moment qu’on entend un grand « klonk » au niveau du train avant gauche. Arrêt d’urgence.

 

Pour le « klonk », c’est très simple, c’est l’écrou de fixation de l’étrier de frein qui s’est barré. On a fait changer un roulement avant de partir, et Sofiene a du mal resserrer cet écrou. Evidement, nous n’avons pas d’écrou compatible à bord. Pensée criminelle en plein désert, je commence déjà à réfléchir aux supplices terribles à infliger à Sofiene à notre retour. Etrier bloqué tant bien que mal pour un bricolage que nous savons qu’il ne tiendra pas.

 

Pour le gasoil, c’est plus compliqué. La pompe à injection dégueule par la tête hydraulique, mais nous ne savons pas combien. Trop risqué d’ouvrir la trappe pour savoir combien il reste de GO, c’est plein de merde, on risque de faire pire. En secouant le Patrol, on sait qu’il reste du GO, mais combien ? Baisse du réglage de vis de pleine charge pour baisser la conso, plus psychologique qu’autre chose comme manœuvre, mais bon. Pas de photos, je suis trop énervé.

Demi-tour les fesses serrées pour retourner à Ksar Ghilane. On refait le plein là bas (à 1,5 DT le litre quand même !), le Patrol bouffe 25 litres au 100. Fini la piste tant qu’on n’a pas fait réparer, on file vers Matmata par le goudron, halte au Diar El Barbar, pas mal, un peu kitsh mais très confortable, 25 euros environ par personne en demi-pension, et le cadre est magnifique, même si on a du mal à en profiter avec nos soucis.

 

http://www.diarelbarbar.com/presentation.htm

Le lendemain, on file à Medenine pour faire réparer.

 

En Tunisie, il ne faut jamais prévoir une journée : ce qui est prévu n’est jamais fait, ce qui est prévu comme une bonne journée peut être une mauvaise journée, ce qui est prévu comme une bonne journée peut être une mauvaise journée.

 

J’avais prévu une mauvaise journée, et je me suis trompé.

 

D’abord, Medenine, j’avais une image négative de cette ville, je ne sais pas vraiment pourquoi. Tout faux, c’est une ville très tranquille, où il n’y a certes rien à voir, mais finalement très cool.

 

Ensuite, j’y ai trouvé le meilleur « pompiste » (comprendre « celui qui s’occupe des pompes à injection ») de toute la Tunisie, Ridah. Un vieil homme bien sympa, qui travaille encore pour son plaisir, et donc qu’il ne faut pas faire ch…. sur les délais. Normalement pour ma pompe, il lui aurait fallu 2 jours. Mais il a bien voulu le faire dans la journée. La pompe s’est retrouvée en puzzle sur l’établi, moment de flip intense .... Ben non, le Ridah il connait son affaire, il a refait la totalité des joints de la pompe.

 

Pour 60 euros. Et la pompe est entièrement refaite à neuf. Et ça a pété au quart de tour. Et j’ai appris beaucoup sur les pompes à injection. Et je me suis fait un ami.

 

C’était finalement une bonne journée. :-)

 

Il se fait tard, on file à Tataouine pour dormir, à l’hotel Sangho, un chouaia cher (35 euros par personne en demi-pension), mais superbe, un excellent point de base pour qui veut visiter la région.

 

http://www.sanghotataouine.com/fr/sangho-tataouine-accueil.html

 

Mais il y a encore mieux que le Sangho ....

 

Par contre, nous reviendrons faire cette piste de Ksar Ghilane à Chenini, elle est très dure, mais tellement superbe ...

Nous revoilà reparti de Tataouine, avec le Patrol à peu près fonctionnel (sauf la jauge, mais tant pis).

 

Il est temps maintenant de profiter de la Tunisie de Sud Est, que nous ne connaissons pas. Vu les déboires précédents, le programme est pistes tranquilles et goudron, et beaux paysages si possible. Sur ce dernier point, y’a pas d’arnaque ici !

 

Direction d’abord vers Ksar Ouled Debab, oui, bon, bof, mais le cadre est superbe.

Oupss, elle aurait du être avant les deux précédentes !

Puis direction Rass El Oued (ne vous fiez pas à la carte GE, elle est fausse !), ah ouais !

De la bonne piste sympa et du goudron, et on rejoint Douiret, ah ouais ouais !

Du goudron par une route splendide, pleine de petits oasis très bons pour des pique nique ou des bivouacs, ah ouais ouais ouais !!!!

 

C’est par là qu’on aurait du arriver de Ksar Ghilane, et ça nous conforte dans l’idée qu’on doit le refaire.